sur la route d’Hué

Départ de Ho Chi Minh la tonitruante vers Hué l’ancienne. Apres un premier Bùn Bô Xiao (le vrai nom vietnamien du bobun, inutile de préciser que c’est bien meilleur !) au marché de tissus Ben Thanh, sorte de halles couvertes pour touristes dans lesquelles toutes sortes d’étoffes et toiles sont à vendre, retour donc à l’aéroport pour filer vers Hué. Les rencontres sont simples dans ce pays, à l’image de Manh, ce très chaleureux prof de biologie, si j’ai bien compris, avec qui j’ai voyagé jusqu’à mon hotel en passant par chez lui. Petit temps de repos dans ma chambre (aveugle, mais loin d’être sourde…) et en route pour la découverte de la ville.

Même si Hué est considérée par les Vietnamiens comme une paisible petite ville, le centre n’en est pas moins animé, très festif. Toujours autant de scooter et mobylettes, et toujours cette circulation chaotique, mais ce ballet mécanique a quelque de chose de fascinant tant la fluid20160316_192549_HDRité des conduites et des trajectoires des véhicules semblent exclure toute possibilité d’accident. Comme deux bancs de poissons qui se croiseraient sans s’en rendre compte dans la mer. J’atterris sans le vouloir dans le quartier « routard », en quête de quelque chose à manger. Dur de fuir sa condition de touriste dans ce genre de quartier, tous ces grands restaurants clinquants remplis d’étrangers et servant des pizza-steak-frites me le rappelle les uns après les autres. Finalement je trouve un petit bouiboui, cuisine sur le trottoir et petites tables (vraiment petites, très basses, ici j’ai l’impression de mesurer 3,46m !). J’y goutte le très fameux Bùn bô Hué, sorte de soupe de nouilles au bœuf et aux herbes délicieuse, le tout en discutant avec un vieil américain pas très au clair sur les questions post colonialistes… La soirée se termine par une longue errance à coté de la cité interdite, le long de la sublime Rivière des parfums, dont le nom donne envie de lire Duras.

J’appréhende lentement la question de l’enregistrement, tant il est compliqué de partager la totale découverte du pays avec l’acte de prise de son, qui lui même impose un positionnement spécifique. Je crois que j’aime l’idée de « revenir », laisser ses oreilles prendre le plaisir de la découverte avant d’y mettre une paire de micros devant. Demain je retourne à la cité interdite, pour la voir et l’entendre de l’intérieur cette fois ci.